Réguler la charge de travail​

Présentation de l’atelier

Depuis le 15 décembre 2022, les entreprises impliquées dans le projet IMPRO-Spectacle s’interrogent sur les moyens adéquats pour réguler la charge de travail. Après un atelier particulièrement riche, les entreprises expérimentent divers outils et vous livrent leurs conclusions.

L’ensemble des entreprises et leurs consultants se sont rassemblés le 15 décembre 2022 au marché gare. Une journée pour faire connaissance, identifier les axes de travail prioritaire et approfondir la thématique de la charge de travail.

Atelier post-it

Animé par Xavier perdrix (société Kuribay),
les entreprises ont identifié leurs principales problématiques RH.

Sans surprise, la question de la charge de travail occupe une part importante des préoccupations. Ce thème regroupe notamment les questionnements suivants : droit et respect à la déconnexion, surcharge de travail, gestion des contraintes, crise de croissance, répartition des tâches et délégation, volume d’activité, variation d’activité et complexité des tâches.

La charge de travail, de quoi parle-t-on ?

La définition de l’ANACT : La charge de travail résulte de la gestion des contraintes de l’entreprise par rapport aux moyens humains et opérationnels dont elle dispose. Elle se traduit quantitativement (surcharge, sous charge), mais aussi qualitativement (complexité ou appauvrissement du travail) pour les individus et pour les collectifs. Elle évolue dans le temps et impacte différemment les activités de travail. Réguler la charge c’est donc rendre compatibles les obligations et contraintes qui s’imposent à l’entreprise et les ressources dont elle dispose en moyens humains et opérationnels.

L’atelier a également permis de revenir sur les définitions et les approches théoriques liées à la charge de travail.

Sur la base des travaux de l’ANACT, les participants sont revenus sur les questions de charge de travail prescrite, charge de travail réelle, charge de travail vécue.

Il a été question de charge de travail physique, charge de travail cognitive, charge émotionnelle et charge mentale.

Pour aller plus loin et vous approprier ces définitions : Découvrez notre kit pratique pour agir sur la charge de travail | Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (Anact)

Expression et définition d’outils ad-hoc

Comment se caractérise et se vit la charge de travail dans les entreprises de spectacle ? Interrogés sur le sujet, les participants ont dégagé les idées suivantes :

Verbatim

« Depuis 4 ou 5 ans, on exprime plus facilement la surcharge de travail. Tout le monde est sous l’eau tout le temps ! On a plus le temps de boucler une tâche avant de devoir passer à la suivante. »

« Tous les services sont concernés par la surcharge de travail même si cette difficulté n’impacte pas tous les services au même moment. »

« les fonctions support sont très sollicitées et leur charge de travail souffre d’une forme d’invisibilité »

« Une petite phrase à la machine à café (« tu pourras t’occuper de ça ? ») se transforme en heure de travail. La question du travail prescrit et du travail réel est au centre de la problématique »

« Les objectifs sont souvent mal définis, voire non définis. Le travail devient ainsi « sans fin ». On ne peut plus faire du « bon travail ». On bosse à fond sans arriver à avoir de sentiment de satisfaction. »

« L’urgence permanente empêche la prise de recul et les bilans. On ne peut pas se questionner sur les outils. Il est frustrant de ne jamais trouver le temps de dresser un bilan et de pouvoir gagner en confort. L’opérationnel consomme tout notre temps de travail. L’urgence empêche de prioriser. »

« Le « toujours plus » a été le mot d’ordre de la profession pendant longtemps. Les projets se sont empilés au-dessus de l’activité principale. On a longtemps eu l’impression qu’il fallait justifier l’utilisation de l’argent public en multipliant les actions. On est allé bien plus loin que le fonctionnement normal d’un équipement culturel. »

« On a la sensation de devoir plaire aux financeurs en répondant toujours présent, quelle que soit la demande. Les activités annexes sont parmi les plus chronophages. On demande aux opérateurs culturels d’être présent dans les EHPAD, les quartiers… On leur demande d’être des opérateurs de la régulation sociale alors que ce rôle était jusqu’alors tenu par d’autres structures. »

« L’empilement des projets fait vivre la structure, mais épuise les équipes. Il n’est désormais plus possible de poser des temps morts. Plus de projets n’impliquent, par ailleurs, pas plus de monde. »

Sur la base de ces affirmations et sous forme de world café, les participants ont enfin cherché à identifier des indicateurs de pilotage et des indicateurs d’alerte de la charge de travail.

Par indicateur d’alerte, on entendra des données susceptibles d’alerter la direction sur des dysfonctionnements.

Par indicateur de pilotage, on comprendra des données suivies de manière annuelle susceptible de donner une image fidèle de l’évolution de la charge d’activité.

Les outils

Le lever de rideau n’est pas le seul et unique indicateur de charge de travail dans le secteur du spectacle. Cette affirmation fait l’unanimité au sein des entreprises impliquées dans le projet. La charge de travail se cache dans les actions non planifiées et de plus en plus régulières : les prêts de salles, les interventions hors des lieux de spectacle, les « petites choses » qui n’en sont pas.

La charge de travail réside dans la multiplication des actions qui ne relèvent pas du cœur de projet des entreprises… reste à déterminer ce qui relève du projet et ce qui est annexe. Cette question se pose nécessairement en équipe et implique une prise de recul souvent salutaire.

Les entreprises ont ainsi déterminé les deux tableaux de bord de pilotage de la charge de travail suivant :

alertes2
alerte3

N’hésitez pas à vous emparer de ces outils, à mettre en discussion la charge de travail dans vos équipes et à nous faire part de vos conclusions.